#73. Jenny Quenard : quand le froid vous veut du bien – méthode Wim Hof

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AnBé – Bonjour Jenny ! Ça fait super plaisir de te revoir. On s’est rencontrées à Lausanne il y a peu, pendant le stage Pangaea X, le Bootcamp Pangaea X. Et donc, tu étais venue sur place, tu avais été invitée pour faire faire la découverte d’une certaine méthode et que tu vas nous expliquer aujourd’hui. Alors, je vais d’abord te laisser te présenter un peu plus convenablement, parce que là, je ne l’ai pas fait du tout encore. Donc, qui tu es, où tu es aujourd’hui et puis en fait, ton parcours et cette fameuse méthode Wim Hof que tu leur as fait découvrir en partie parce que tu as juste fait la partie évidemment respiration.

Jenny Quenard – C’est ça. Je m’appelle Jenny Quenard. Je suis Suissesse et c’est là qu’on s’est rencontrées à Lausanne. Je suis en grande transition de carrière disons. D’abord j’ai été presque toute ma vie athlète et joueuse de tennis semi pro. J’ai vécu aux Etats-Unis pendant 10 ans. J’ai fait une grande partie de mes études là-bas entre 14 et 24 ans. Et ensuite je suis rentrée dans le monde des startups, de la tech, j’ai fait ça 4-5 ans. Jusqu’à début de cette année. Et là je suis à fond dans la méthode Wim Hof. Ça fait 5 ans que je pratique cette méthode. Et à peu près un an maintenant que je suis sur ce cheminement, on va dire, de partager, de répandre cette méthode et tous ses bienfaits. Et je suis sur le point de terminer ma formation pour devenir instructrice certifiée de la méthode Wim Hof. Et c’est ça justement que j’ai fait découvrir à Lausanne il y a, quoi, deux semaines à peine, deux, trois semaines, je ne sais plus, le temps file…

AnBé – Oui, c’est ça, oui oui!

Jenny Quenard- On s’est vraiment concentrés sur la respiration, mais justement dans la méthode Wim Hof il y a trois piliers. Le premier c’est la respiration en conscience, le breath work, donc le travail de respiration. Le deuxième c’est l’exposition au froid, progressive, ce mot est très important. Et le troisième c’est le mental et l’engagement, enfin le travail de l’état d’esprit. Et après c’est vraiment une méthode 100% naturelle qui a une très très très longue liste de bienfaits. On va en parler…

AnBé – On va en parler évidemment. Et donc Wim Hof, c’est donc l’homme de glace qui avait fait un semi-marathon pieds nus autour du cercle polaire. Ça c’est un de ses records. Son autre record c’était nager sous la glace. Apparemment il a même réussi à perdre son chemin. Non il ne retrouvait plus trop le trou. Ça lui a fait une belle apnée quand même. Donc bon du coup c’est clair que c’était un record.

Jenny Quenard – Oui il a fait le double …

AnBé – de ce qui était prévu, ouais ouais ouais absolument dingue. C’était plus de six minutes je crois. Il a pulvérisé le record de Bain de Glace puisque je crois qu’il était de quatre minutes et lui il en a fait plus d’une heure quoi donc voilà un petit peu le personnage et donc il a apparemment fait ça 40 ans avant de vraiment faire une méthode qui a été quelque part un peu le… il a un peu fait la somme de toutes les connaissances qu’il avait acquises par la pratique et qui est devenue cette fameuse méthode Wim Hof en trois piliers dont tu viens nous parler; donc voilà d’où sort cette personne c’est donc le nom de l’homme de glace issu des Pays-Bas. ****Donc voilà, toi tu es tombé comment sur Wim Hof ?

Jenny Quenard – Bonne question. Alors, c’était il y a cinq ans, en 2018. Je venais d’avoir mon bachelor, de finir mon unif aux États-Unis et à ce moment-là, enfin ça faisait déjà plusieurs années que j’étais vraiment à fond dans le développement personnel, j’écoutais beaucoup de podcasts dont le podcast qui s’appelle School of Greatness de Lewis Howes. Je sais pas si ça te dit quelque chose ?

AnBé – Oui, je vois très très bien, j’écoute de temps en temps aussi.

Jenny Quenard – C’est un des plus gros podcasts, chaque année, justement, il revenait à Columbus, à Ohio. C’est là d’où il vient.

AnBé – C’est un athlète aussi, ouais, ouais. Footballeur, je crois, lui.

Jenny Quenard – J’ai envie de dire un festival de trois jours qui s’appelle Summit of Greatness où il invite en fait plein d’intervenants, plein de speakers, surtout ceux qui ont le mieux où il y a eu le plus de téléchargements de son podcast etc qui viennent y faire des présentations et motiver et parler de plein de différentes thématiques que ce soit la santé, la parentalité etc. le business, l’entrepreneuriat et je suis allée avec mon frère et chaque matin en fait avant que les présentations commencent, tu peux choisir : il y a différents types de méditation ou de respiration, de workouts, ou tu peux aller courir etc. avec différents coaches et puis il y avait justement cette fameuse respiration, la méthode Wim Hof, qui était une option. Et moi j’avais jamais entendu parler, et mon frère m’a dit “Oh la méthode Wim Hof, trop bien, viens on va faire ça.” Puis moi je disais : qui c’est ce mec? Puis il dit bah tu verras mais il est hyper connu ça fait un moment que je voulais essayer donc on y va. Et c’était pas Wim Hof lui-même mais c’était Trisha Smith – il me semble que c’est la première personne qu’il a instruite en tant qu’instructrice certifiée de sa méthode. Et donc c’est elle qui nous a instruit la respiration et puis après à partir de là, j’ai eu une expérience tellement incroyable pendant l’aspiration, c’était juste… J’avais jamais ressenti autant d’énergie après coup, je buvais même pas beaucoup de café mais c’est comme si j’avais bu 5 espressos et que cette énergie, elle restait vraiment constante mais j’avais une sorte, j’avais une lucidité et un état d’esprit qui était tellement, juste wow ! Mais en même temps j’étais aussi calme, c’était pas juste hyper active, c’était vraiment lucide et avec cette belle clarté d’esprit.

AnBé – La force tranquille.

Jenny Quenard – Ouais, exact. Et pour mon frère, il a eu une expérience complètement différente. Il était à côté de moi parce que quand tu fais la respiration, souvent tu es allongé. Et je me souviens que pour lui, pendant la respiration, il a commencé à pleurer. Mais beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je l’avais jamais vu pleurer comme ça. Et ouais, t’es censée avoir les yeux fermés et tout. Et je me suis dit, oulala, enfin, est-ce que ça va? Est-ce que je dois faire quelque chose? Et après je me suis dit non, tranquille. Il vit ce qu’il a à vivre en ce moment. Il y a sûrement des personnes qui sont là, si jamais il y a quelque chose de grave ou je ne sais quoi. Et pour finir, tout s’est bien passé, mais il avait juste quelque chose à libérer à ce moment-là. Et donc j’ai pu voir aussi les différentes réactions on va dire, les différents effets déjà rien qu’entre nous deux. Et après il y avait d’autres potes aussi qui l’ont fait et qui avaient d’autres expériences donc c’était juste… J’ai tout de suite compris le pouvoir de se connecter à sa respiration et après coup avec un autre pote on s’est dit c’est trop ouf, il faut absolument qu’on continue. Tous les jours en fait on s’est dit on va s’écrire et se dire que pendant 10 jours de suite, 14 jours de suite on allait chacun de notre côté, continuer la respiration. Et puis, on allait s’écrire un message pour s’encourager, pour rappeler l’autre de le faire aussi le matin dès qu’on se réveille. Et donc, j’ai fait ça. Et après, j’ai commencé à écouter tous les podcasts où il y avait Wim Hof. Et j’aimais trop son message. Enfin, ça résonnait beaucoup. Il me faisait d’ailleurs un peu penser à mon père d’une certaine façon. Et après, de là, j’ai commencé avec les douches froides et j’ai pas arrêté, ça fait cinq ans.

AnBé – Hum… écoute, j’ai pris ma douche juste avant l’enregistrement. J’ai essayé de faire un petit peu de froid, je me suis dis non ! Je suis pas encore prête! Faut qu’elle m’explique d’abord! Je suis vraiment pas, douches froides, c’est pas mon truc! Oh là là!

Jenny Quenard – Il faut y aller doucement.

AnBé – Oui, ça j’ai bien compris ! Mais effectivement, alors pourquoi le froid? Tu sais comment lui, Wim Hof, a commencé dans le froid? Comment il a trouvé ce truc?

Jenny Quenard – Oui, il en parle dans son premier livre. Enfin, c’est le seul livre, mais il travaille sur un deuxième livre. Il a dit que dès un très jeune âge, il a été attiré par le froid. Il passait beaucoup de temps dans le froid avec un de ses frères, je crois. Et il y a aussi une connexion avec sa maman et de la façon dont sa maman l’a… comment dire ? Oui dans l’environnement dans lequel il a grandi. Je crois que c’était assez inexplicable pour lui, mais il s’est juste senti… C’est comme si le froid l’appelait. Et il a juste commencé à écouter. J’ai eu la chance de le rencontrer plusieurs fois cette année et je vois qu’il est vraiment, tellement éveillé. Je pense que dès un jeune âge, déjà, il avait, je pense, cette façon de s’écouter, d’écouter son corps et d’écouter. Tu sais, parfois, il y a un peu les chuchotements de l’univers qui communiquent avec toi. Je pense qu’il était déjà assez sensible à ça dès son jeune âge. Mais après, enfin, là on fait un gros “fast forward” mais il y a quelques années, il avait déjà 4 enfants, sa femme s’est suicidée et c’est là qu’il avait aussi vraiment besoin de retourner un peu à la source, on va dire. Et c’est là qu’il s’est vraiment encore plus ancré dans ses pratiques, dans le froid et dans la respiration. C’était déjà un très très grand sportif, il faisait beaucoup d’escalade, il faisait beaucoup de yoga, il était un yogi. Je pense que tu vois, il s’est vraiment bien inspiré de tout ça aussi pour justement vivre et continuer à soutenir ses enfants et sa famille et son chemin après un trauma énorme.

AnBé – Après une épreuve pareil, justement, on va un peu parler des bienfaits. Alors, je ne savais pas que ça allait si vite. Parce que tu dis, dès votre première expérience, toi et ton frère, boum patate quoi!

Jenny Quenard – Ouais non c’est vraiment incroyable en fait rien qu’avec la respiration… Je résume déjà les bienfaits de la méthode et puis après on peut aller un peu plus en détails si tu veux. Mais en gros avec la méthode et ses trois piliers, non seulement on change en fait notre physiologie, donc tout ce qui se passe dans ton corps, en fait c’est comme si tu fais un reset, tu t’appuies sur on et off, restart sur ton ordinateur et ça fait un reboot de tous tes systèmes, que ce soit un boost de ton système immunitaire, on entraîne ton système cardiovasculaire. On rééquilibre ses hormones, on entraîne son système nerveux. On a un boost d’adrénaline, de dopamine, vraiment un boost d’énergie, un boost de clarté d’esprit. Vraiment une connexion peut-être un peu spirituelle aussi. Wim Hof, il dit très bien : la respiration, c’est une connexion directe au divin. J’ai eu des visions, des sensations, des expériences vraiment qui me donnent la chair de poule, rien qu’en y pensant, à travers la respiration. Quand on parle d’athlètes, c’est génial aussi pour la performance, pour l’endurance. On en parle pas assez, les bienfaits du froid, les bienfaits de la respiration. Et après, bien sûr, t’as tout le mental qui est un peu la base, si tu veux. Parce qu’en fait, avec la respiration et le froid, on crée un choc, un stress volontaire et contrôlé. Par exemple quand tu vas dans le froid, direct comme toi tu l’as dit, tu as de la peine avec les douches froides, pourquoi? Parce que direct notre système nerveux, il se fige et il va direct dans le sympathique, c’est à dire le stress, en anglais c’est le fight or flight où en fait tu es vraiment en mode survie. Et en fait tu réapprends à ton corps comment justement se calmer et malgré le froid, de rester calme avant, pendant et après. Et de rester dans le calme, de rester dans cette sérénité, dans ce contrôle. Pour un court moment, par exemple, un bain de glace, tu vois, tu prends une minute, deux minutes, peut-être un petit peu plus, mais c’est très court et c’est hyper, comment dire, effective.

AnBé – Efficace.

Jenny Quenard – Pour justement réapprendre à son corps à s’adapter dans ces conditions qui sont inconfortables. Et de nos jours on a tellement l’habitude, surtout en hiver, et je pense que t’as des enfants donc je sais pas si toi, tu dis à tes enfants ou peut-être ta maman ou tes parents à toi, t’ont dit quand t’étais petite : n’oublie pas le bonnet, habilles-toi bien, mets bien tes chaussettes chaudes, les écharpes, tout le truc quand tu vas sortir je sais pas au marché de Noël. Et après ce que ça donne c’est qu’en fait notre corps ne s’est plus adapté au froid et au changement de notre environnement externe, quand en fait nous en tant qu’homo sapiens, en tant qu’humains, on est l’espèce la plus adaptable sur terre. Et avec notre mode de vie de nos jours, notre corps a oublié, c’est comme un muscle en fait qu’on a oublié d’entraîner à cause de notre culture, notre société et nos modes de vie. On a oublié de continuer à l’entraîner. Le froid c’est une méthode géniale et la respiration aussi, de se mettre dans ces petits états de stress mais contrôlés et surtout en une courte durée.

AnBé – C’est vrai que j’avais lu, enfin il y a plusieurs choses intéressantes, j’avais lu sur une étude que les enfants depuis 50 ans avaient perdu, mais plus de 40% de leur capacité physique, tu vois, à force de les obliger à s’asseoir tout le temps à l’école, de bouger beaucoup moins, voilà, être tout le temps effectivement surcouvés dans le confort moderne, etc. Et aussi pour les adultes, je parlais avec un des experts autour de l’équipe Salomon pour les ultra-trails. On parlait de l’ultratrail Mont Blanc (UTMB) qui est quand même connu comme étant l’un des plus durs. Et il disait : mais en fait, moi, je suis persuadé que toute personne non atteinte d’un certain handicap peut le faire. Normalement, on pourrait le faire. C’est devenu quelque chose d’incroyable, tout simplement parce que quelque part, on est devenus des mauviettes. Quoi, on est beaucoup moins durs qu’avant et très, très, très sédentarisés. Je veux dire, moi, j’aime bien le “sitting is the new smoking”. Être assis, c’est tellement mauvais pour la santé. C’est comme la cigarette, c’est tout à fait comparable. Et donc ça coche des cases, ce que tu me dis de cette méthode qui nous réapprend un peu à nous endurcir, parce qu’on est trop mous, quoi. On est en train de laisser fondre la carapace saine et naturelle qu’on avait pour résister aux éléments, à toutes les saisons et à tous les climats, puisqu’effectivement, on trouve des êtres humains de l’Équateur au pôle.

Jenny Quenard – C’est ça. Et aussi juste pour créer aussi un lien à justement notre mode de vie. Pourquoi une méthode tellement importante pour notre mode de vie d’aujourd’hui, c’est pas seulement pour les aventuriers qui vont dans des conditions de moins 20 pendant 10 jours. On s’entraîne à gérer le stress, tout simplement les stress de tous les jours, ou grand, que ce soit un email qu’on reçoit ou une conversation inconfortable qu’on a avec un chef, son patron, ou des choses qui se passent avec les enfants, ou quoi que ce soit, n’importe quel stress, c’est vraiment une manière d’apprendre à son corps comment le gérer, comment le diminuer. Et même chose avec la dépression, l’anxiété, l’angoisse. Et de nos jours, enfin, je connais même pas la statistique de combien de personnes sont soit dépressives ou en angoisses ou sont hyperactifs etc. Surtout chez les enfants il y a tellement de cas on va dire mais en fait si tu prends le contrôle rien qu’avec ta respiration ce qui t’appartient dès ta naissance c’est le premier truc qu’on fait dès qu’on naît, la dernière chose qu’on fait avant de mourir. En sachant comment respirer comment utiliser sa respiration et aussi en s’entraînant avec le froid. Toutes les choses que j’ai mentionnées, elles sont quasi plus là, ou au moins même si elles sont là, on apprend comment gérer et comment réduire l’inflammation et comment réduire tous les symptômes de maladies auto-immunes, etc. Donc c’est vraiment pour tout le monde.

AnBé – Oui, c’est très global. Je crois que la seule petite restriction possible, c’est pour les problèmes cardiaques. Je crois qu’il faut quand même faire un tout petit peu attention avant de faire un bain de glace. Mais sinon, pour tout le reste, effectivement, la méditation a prouvé ça aussi : réduction de l’inflammation, même allongement des télomères (donc les télomères quand elles se raccourcissent, c’est le vieillissement en fait). Donc on peut vraiment ralentir le vieillissement cellulaire aussi par la méditation. Et il y a de la méditation dans la méthode Wim Hof. Oui, réduction des symptômes d’anxiété. Tout ça a été étudié de manière scientifique pour la méditation, ça je le sais. Donc pour ceci, ça ne me paraît pas du tout effectivement poudre magique. C’est bien concret, c’est bien réel, oui.

Jenny Quenard – Exact. Mais justement, Wim Hof en soi, le travail de respiration et l’exposition au froid, c’est pas lui qui a inventé ça. En Asie, chez les bouddhistes par exemple, c’est quelque chose qui se pratique longuement et beaucoup, et même dans le yoga, tous les pranayamas, les techniques de respiration, tout ça, ça existe depuis des millénaires, mais c’est clair qu’ici de notre côté, on a tendance à ne pas faire confiance s’il n’y a pas de science, et c’est ça vraiment que Wim Hof a réussi à amener après beaucoup de persévérance. Il a fait… enfin, pendant je crois 30-40 ans, tout le monde le traitait de mec… c’était le gars super humain, voire clown, charlatan, enfin, on l’a vraiment… beaucoup, beaucoup de personnes se sont moquées de lui quand lui disait qu’il était tellement sûr de lui quant à tous ces bienfaits.

AnBé – Quand on le voit la première fois sur YouTube avec sa barbe, ses longs cheveux et sa chemise à fleurs, tu te dis oulah, ça sent le gourou ici, et puis tu va voir sur Wikipédia qu’il a été suivi par les scientifiques. Qu’on à mesuré le “Brown fat” donc une certaine graisse qui résiste à la chaleur (erreur je me corrige : pour nous aider à résister au froid)pour savoir si ça venait de là mais au final ça ne vient pas de là. On a découvert ça et d’autres choses. Il a physiologiquement été très étudié pour voir si effectivement c’était du charlatanisme ou s’il il y avait des choses concrètes et réelles qui se passaient chez lui. Et oui, oui, on a trouvé c’est quoi, mais effectivement, c’est fort basé sur la respiration.

Jenny Quenard – Exact. Et surtout, il a dit, mais moi je ne suis pas super humain, amenez-moi n’importe qui et je peux leur enseigner, donnez-moi genre une semaine, dix jours, quoi que ce soit, et je peux vous prouver que n’importe qui peut faire aussi ce que je fais, et enfin il l’a fait. C’est surtout ça qu’il a amené, c’est la science derrière cette méthode.

AnBé – C’est vrai quand tu connais mal les phénomènes de stress et que pour pleins de choses, tu dis “oh c’est le stress”. Mais quand t’apprends tout ce que le stress peut faire à l’organisme, c’est réellement fou. Je me souviens d’un chirurgien du dos, qui disait qu’il allait devoir passer sur la table d’opération parce qu’avec toutes les mouvements qu’il avait faits, il avait très mal au dos. Il dit “c’est quand même mon métier, donc il faudrait que je me fasse opérer”. Il s’est plongé dans la méditation et il s’est rendu compte que c’est totalement terminé, il n’a plus eu ce problème de dos. C’était vraiment créé par le stress. Il a dit : même moi qui… je ne fais que ça de mes journées, c’est ma spécialité, je me suis laissé avoir. C’était bien le stress. La maladie auto-immune, oui, ça peut être très fort lié au stress. Oui, tout à fait. Et c’est pernicieux. Mais quand tu commences à voir quel est le phénomène du stress, quand tu l’étudies mieux, qu’est ce que ça veut dire? Voilà, c’est pour faire justement le fight of fights. Quand tu sens en situation de danger, de risque, ben la priorité, ça va être à pouvoir fuir rapidement. Donc il y a tout ce qui est, ce mécanisme qui vont te permettre de fuir ou d’attaquer, qui vont être boostés. Mais tout ce qui est digestion, système immunitaire, tout ça, on dit, bon, l’énergie, on n’en a pas besoin par là pour l’instant. Il y a un problème vital. Donc on vous rendra l’énergie après, mais là, on en a besoin ailleurs. Et le seul problème, c’est quand il y a le stress chronique qui s’installe, comme beaucoup dans notre société, où tout est urgent et plus tu vas vite, plus on te fait aller vite, le stress devient permanent et donc commence à attaquer ton organisme qui n’alloue plus les ressources qu’il devrait à tous les autres processus physiologiques qui devraient être maintenus, c’est comme ça qu’on tombe plus malade. C’est un cercle vicieux.

Jenny Quenard – Exact, ton système immunitaire déjante complètement et pour finir, il n’est pas censé travailler autant tout le temps et quand c’est chronique, c’est continu et comme tu dis, c’est un cercle vicieux mais c’est assez incroyable le nombre d’histoires que j’ai entendues mais aussi les personnes que j’ai pu rencontrer à travers la méthode, à travers les ateliers etc. Leurs symptômes de leurs maladies auto-immune ont complètement disparu.

AnBé – J’ai eu ça aussi !

Jenny Quenard – Ah, toi aussi, t’as une maladie auto-immune?

AnBé – Mais pas avec la méthode Wim Hof. Oui, j’avais une maladie auto-immune et puis effectivement avec un job trop stressant et puis plus ce job-là et hop, plus de marqueurs dans le sang. Tu te dis : ah ça c’est quand même dingue quoi.

Jenny Quenard – Est-ce que tu t’es ancrée dans une certaine pratique ou c’est juste vraiment direct quand tu as arrêté, tu as vu les changements?

AnBé – Quand j’ai arrêté de marcher tous les jours en tournant le dos à mes valeurs, ça a déjà été beaucoup mieux. Et puis une mise au repos et puis se retrouver tout simplement. Bon après, c’est vrai que j’aime la méditation et tout ça, mais je n’en faisais vraiment pas tous les jours, parce que … J’aimerais un jour et m’y mettre. Justement, tu vas me convaincre. On va parler des piliers d’une séance classique de Wim Hoff . Comment ça se passe? Parce que toi, tu les guides.

Jenny Quenard – Mais tu sais ce qu’on dit, quand t’as le temps de méditer, tu médites 5 minutes. Mais quand t’as pas le temps, faut méditer 1 heure. Je sais pas si t’as déjà entendu ça.

AnBé – J‘ai déjà entendu et c’est méga vrai, quoi. J’ai ressorti le livre justement pour faire avec mon mari. Je sais plus si c’est avec Matthieu Ricard ou avec Christophe André, qui fait aussi des méditations guidées très chouettes. Voilà, c’est des gens que j’aime bien. On a ressorti le livre, on va s’y mettre, on va s’y remettre. Toi, tu médites tous les jours?

Jenny Quenard – Pour moi la méthode Wim Hof c’est une technique de méditation mais souvent quand on dit méditation on voit la personne qui s’assoit, les jambes croisées etc. Donc ce type de méditation je ne le fais pas tous les jours. Mais par contre la méthode Wim Hof, la douche froide c’est tous les jours sans faute, ça fait 5 ans. Et la respiration, j’ai des phases. Mais là vraiment depuis plus d’un an c’est très constant, 3 à 7 fois par semaine dès le réveil. Dès que je me réveille, c’est le premier truc que je fais dans mon lit. Et j’alterne aussi avec d’autres types de pratiques. Mais là surtout, comme tu vois, comme je suis en formation, en plus je peux tester un peu les musiques dans mes playlists parce que je crée, différentes playlists pour différents types de personnes et pour les jeunes et les moins jeunes, etc. Et donc je prends beaucoup de plaisir aussi à voir quelle est la meilleure expérience vraiment qui peut aider à porter parce que c’est aussi ça de faciliter parce que n’importe qui pourrait le faire bien sûr, il y a l’application Wim Hof d’ailleurs que je conseille à tout le monde où t’es déjà guidé, tu peux choisir si tu veux la voix de Wim par-dessus qui guide ou différents types de sons le gong, même un son de respiration qu’il fait et qui t’accompagne avec la respiration etc.

AnBé – Mmmh, ok!

Jenny Quenard – Donc il y a plein de différents paramètres on va dire pour que ce soit une belle expérience pour toi. Surtout quand tu le fais avec un instructeur ou une instructrice qui facilite, ce qui est cool c’est que chacun d’entre nous peut apporter sa propre touche personnelle. Que ce soit par la musique, la voix, ce qu’on dit. Et bien sûr après quand tu le fais surtout en groupe comme j’avais fait à Lausanne, on co-créé une énergie ensemble qui est vraiment unique à ce moment-là, pour ce lieu-là, dans ce temps précis, et qui peut aussi aider à dégager et à libérer des choses vraiment incroyables. Donc chaque respiration est différente au final.

AnBé – Oui, en tout cas ils étaient enchantés, ceux qui avaient tous participé à ça, ils étaient chauds boulette comme on dit chez nous.

Jenny Quenard – Ouais j’ai eu des bons retours et il y a quelqu’un qui m’a écrit la semaine dernière aussi en demandant si j’avais des enregistrements justement. Donc je suis en train de bosser sur ça d’ailleurs donc… Mais ouais c’est cool, il y avait des bons retours.

AnBé – Avec ta voix, je suis sûre que ça le fait à fond, en tout cas. Comment ça se passe alors ? Tu peux nous dire une séance type de Wim Hoff de A à Z ?

Jenny Quenard – Oui, alors pour la respiration c’est une technique très précise, c’est la même, donc c’est une technique, c’est ça la respiration Wim Hof. En gros tu prends entre 30 à 40 inspirations très profondes. Et il faut vraiment garder un rythme profond, tu inspire par le nez. Ça c’est surtout pour les débutants, on inspire par le nez et ensuite on relâche par la bouche. J’ai fait attention de ne pas dire on expire par la bouche parce que souvent quand on dit le mot expire, c’est à dire que c’est une action qu’on force un petit peu, genre volontaire, genre… Mais en fait c’est vraiment on inspire et on relâche, sans forcer. Et il faut bien souligner l’inspiration mais l’expiration c’est vraiment, on relâche. Tu veux vraiment créer une vague avec ton inspiration et bien utiliser ton diaphragme souvent dans notre vie de tous les jours, qu’on soit devant l’ordi en train de conduire ou dans le trafic ou quoi que ce soit, au téléphone. On utilise souvent seulement un tiers de nos poumons. Quand en fait la grande capacité de notre poumon, tout le pouvoir de notre poumon est vraiment dans les derniers deux tiers. Et donc il faut vraiment utiliser son diaphragme et gonfler non seulement son ventre mais aussi ses côtes et sa cage thoracique quand tu inspires. Et non pas seulement… souvent les gens quand ils font, si on dit grande inspiration, ils vont rester droit parce que si tu fais ça veut dire qu’à nouveau tu utilises seulement un tiers de ton poumon, seulement la poitrine, quand en fait tout le pouvoir est vraiment dans le diaphragme, le ventre, cette capacité d’utiliser sa capacité pulmonaire. Donc grandes inspirations, t’en fais entre 30 à 40. Là tu vas déjà normalement ressentir pas mal de sensations dans ton corps, des picotements, souvent ça arrive d’abord dans les doigts, dans les doigts de pied et après peut-être éventuellement quand tu continues dans le visage, même tu vas peut-être ressentir la température corporelle changer, soit tu vas commencer à être un petit peu frileux, à avoir un petit peu froid, donc souvent on aime bien se couvrir avec une couverture, ou bien après c’est aussi possible que tout d’un coup t’aies super chaud, que tu commences un petit peu à transpirer. Tout ça c’est des effets normal, on est en train d’alcaliser le sang. Et puis après ces 30 à 40 respirations profondes, on va en prendre une dernière, bien tout remplir ses poumons. On relâche tout, on vide ses poumons, à nouveau sans se forcer, on met les bras sur le côté et là on rentre en apnée, ça s’appelle la phase de rétention et en fait là on se laisse aller et on se laisse porter par les sensations, on arrête de respirer et on fait ça jusqu’à que tu ressentes le besoin de reprendre une grande inspiration. A ce moment-là on reprend une grande inspiration, on bloque le corps, en fait on serre un peu le corps, parfois j’aime bien dire on peut serrer les poings et on reste comme ça pendant 15 secondes et ensuite on reprend les 30 à 40 respirations. Donc tout ça, tout ce que j’ai dit c’est un cycle et après tu peux en faire je dirais trois cycles minimum déjà pour un débutant c’est top, 2-3 cycles le matin et puis ensuite tu peux en faire plus si tu en as besoin, si tu ressens que tu as peut-être une grande présentation ce jour-là ou un gros meeting, que tu te sens un peu plus stressé, que tu veux vraiment avoir une lucidité, une clarté d’esprit, tu peux le faire plus de fois. Donc ça c’est un peu la base de cette technique.

AnBé – Et donc ça c’est aussi une préparation à être dans le froid pour enchaîner avec le bain ?

Jenny Quenard – En gros oui, je veux dire oui, ça t’aide vachement parce qu’en fait tu entraînes plein de systèmes dans ton corps mais surtout ton système nerveux et ton système cardiovasculaire. Donc en sachant ça, déjà les deux choses en ayant déjà échauffé ces deux systèmes là, tu verras que après la respiration, direct, même si tu étais hyper stressé, tu pensais que tu allais faire ton premier bain froid et que tu stressais beaucoup, tu verras que après coup, tout d’un coup tu vas te sentir, en fait, hyper capable et confiant en toi tout d’un coup, la peur, le stress, toutes ces émotions qui ont tendance à… souvent on dit que c’est des émotions négatives ou inconfortables. Tu verras que tout ça, enfin c’est comme si tu as un nuage qui s’est écarté et tout d’un coup tu as cette clarté d’esprit et cette confiance et un focus qui te dit « ok je suis prêt ».

AnBé – Et ça c’est ton ressenti personnel ou tu l’as déjà remarqué chez plein de monde ?

Jenny Quenard – Par exemple, là samedi, il y a deux jours, j’ai fait un atelier justement pour une vingtaine de personnes. Il y avait quatre personnes qui sont venues qui m’ont contactées plusieurs jours en avance pour me dire qu’ils ne vont en tout cas surtout pas se mettre dans un bain de glace, qu’ils viennent seulement pour la respiration et qu’ils voulaient me demander si c’était OK. J’ai dit mais bien sûr, moi je suis pas du tout là pour forcer qui que ce soit à faire quoi que ce soit. Justement, on est dans la méthode Wim Hof, pour moi c’est vraiment être dans l’écoute de son corps et d’ailleurs Wim Hof le dit très bien, c’est « feeling is understanding ». Ressentir, c’est comprendre. Et donc quand tu arrives à t’offrir de l’espace justement pour ressentir ce qui se passe dans ton corps, que ce soit la peur ou le stress surtout par rapport à affronter le froid, déjà c’est juste de sh’onorer et dire à son corps bah écoute, je t’honore et je suis là, je t’écoute. Mais là ce qui s’est passé samedi c’était juste génial et j’étais sûre. Et j’ai dit, à chaque fois j’ai dit: je te forcerais pas à faire quoi que ce soit par contre, ce qui serait dommage c’est que sur place tu veuilles vraiment faire le bain et que t’aies pas pris ton maillot. Alors au moins, viens avec ton maillot, même si tu comptes pas te baigner. Ils l’ont tous fait et pour finir tout le monde est passé et tout le monde a adoré le bain. Tout le monde voulait rester au delà de la minute trente. Ça c’était un peu la limite que j’avais donnée surtout aux personnes qui faisaient leur premier bain froid et tout le monde voulait rester au-delà. Et c’est pas de la magie, c’est de la science. Rien que de voir les yeux changer, le regard changer dans la personne du moment où ils s’apprêtent à rentrer dans le bain au moment où ils rentrent dans le bain et les 30 premières secondes c’est vraiment les plus durs où ça peut faire vraiment mal, ça pique et c’est inconfortable là t’es vraiment dans le sympathique où tout d’un coup tu dis – regarde-moi dans les yeux : longue expiration, tout va bien. Et là, il y a tout qui change. C’est magique, c’est tellement beau. Donc, c’est pas seulement sur moi, c’est vraiment que je le remarque à chaque fois que j’offre ce bain.

AnBé – Donc après marcher sur le feu, c’est le bain de glace. C’est la même chose en fait, c’est reprendre confiance en soi et dans les capacités de son corps.

Jenny Quenard – C’est ça, exactement, c’est vraiment se faire confiance à soi et s’écouter. Et après, c’est aussi hyper important de ne pas se laisser emporter. Donc il y avait quelqu’un d’ailleurs qui était hyper “ouah c’est génial, je veux y retourner. Cette fois je vais faire trois minutes” et c’est là qu’il y a aussi des dangers et des risques parce qu’une fois qu’on se laisse trop emporter par les sensations et toute la dopamine que tu reçois c’est là que ça peut devenir un danger si tu n’arrives pas non plus à te maîtriser – surtout qu’une très grande partie, j’ai envie de dire tout le travail commence aprèsl’exposition au froid. Comment tu te réchauffes de l’intérieur sans dépendre du soleil ou d’une sauna ou d’un linge pour vite se sécher et puis courir à l’intérieur et se boire un petit chocolat chaud. Qu’est ce que tu fais pour réapprendre à ton corps vraiment à te réchauffer de l’intérieur par lui même ? C’est là que le vrai travail commence, une fois que tu comprends comment rester dans le contrôle et le calme avant et pendant, c’est vraiment l’après. Et sinon tu peux vraiment faire des malaises et c’est là que ça peut vraiment devenir dangereux et c’est une des choses, j’ai envie de dire, peut-être malheureusement, qui se passe un peu… Depuis quelques hivers, c’est que comme, rien que Wim Hof, il a vraiment su populariser, on va dire, ses bains froids, ses bains de glace, et se baigner en hiver, etc. Par contre, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas assez de gens qui prennent le temps et la responsabilité d’apprendre justement les techniques pour s’auto-gérer et de le faire d’une manière qui est en sécurité, vraiment de le faire avec le contrôle. Tu vois, maintenant tout le temps sur les réseaux sociaux, ils disent « Ah, je fais la méthode Wim Hof », et ils sautent dans l’eau et ils se filment en même temps, et c’est leur première fois, et tout d’un coup tu les vois « Ah, ah, ok, là je vais rester encore une minute », mais ils sont tellement vraiment dans la résistance quand en fait c’est tout le contraire, c’est vraiment comment tu peux rester calme et être dans le lâcher prise et ensuite c’est pas juste ouah je l’ai fait, j’ai fait trois minutes, j’ai fait quatre minutes et courir dans le sauna même s’il y a des bienfaits énormes entre le froid et le chaud ça je peux pas enfin moi j’adore aussi mais vraiment de ce pouvoir en soi qu’on a de se réchauffer vraiment de l’intérieur, physiquement et énergétiquement, c’est un pouvoir qui te donne une confiance et aussi cette confiance non seulement en toi, enfin mentale, mais aussi cette confiance que ton corps sait s’adapter dans n’importe quelle situation. Mais ça c’est un truc qui est important aussi à dire parce que, et surtout même quand tu dis Wim Hof, tout le monde pense au bain froid. Pas beaucoup de monde, à part si t’es peut-être dans ce monde-là et t’as déjà entendu de la méthode Wim Hof, mais quand tu penses à Wim Hof, tu penses pas forcément à la respiration. Et justement parce que c’est pas aussi vendeur sur les réseaux sociaux, j’ai envie de dire, enfin quand tu vois quelqu’un qui se trouve dans un bain de glace, c’est beaucoup plus waouh que la respiration. Pendant la respiration en fait, t’as une telle présence avec toi-même que c’est comme si tu arrives à en fait tu dégages j’ai envie de dire toute la merde, toutes les choses qui ne t’appartiennent pas, tout ce qui appartient vraiment plus à l’égo, que ce soit la peur, les tensions, le stress, tout ce qui n’aide pas à être. Tout ce qui ne vous aide pas au final, tout ça tout d’un coup ça se dissout tout simplement. Et après tout d’un coup tu arrives juste à mieux entendre, mieux écouter que ce soit toi-même ou les autres. Et ça c’est un retour que j’ai eu beaucoup beaucoup de fois. Et un jeune de 18 ans, il y a deux semaines, il y a deux jeunes de 18 ans que je venais juste de rencontrer et ils m’ont dit mais tu pourrais pas nous faire découvrir cette respiration et tout. On s’est retrouvé à 7 heures du mat comme ça dehors à le faire et il m’a dit mais j’ai l’impression que tout est genre amplifié, j’ai l’impression même de voir des couleurs plus belles. Ça débouche quelque chose en fait, c’est comme, je pense que toi tu le ressens peut-être aussi, mais pour moi j’ai vraiment l’impression qu’il y a tellement de personnes qui sont juste endormies et anesthésiées et qui sont juste comme des zombies pour finir, qui vivent comme des zombies ou qui survivent. Ils sont juste en mode survie perpétuellement, c’est comme tout ce qui est chronique, inflammation chronique etc. et de faire, de s’ancrer dans sa respiration, ce qui est littéralement ta source de vie, sans la respiration tu ne vis pas, donc de savoir l’utiliser, tout à coup ça t’ouvre des portes et ça te réveille tout simplement. Donc ouais, c’est hyper fort et j’ai pas encore rencontré une seule personne qui dise non la respiration c’était nul.

AnBé – Génial ! Donc toi tu es sportive d’assez haut niveau à la base, tu as certainement eu vent sûrement des techniques pour améliorer ton jeu, pour rester focus etc. Le fait que toi tu es tellement trouvé de chose dans cette méthode Wim Hof dit bien sa puissance. Qu’est-ce que ça t’a apporté au niveau sportif puisque c’est un peu la que ça a commencé je pense ? Ou tu l’as découvert après ?

Jenny Quenard – J’ai découvert la méthode Wim Hof quelques semaines après avoir pris ma retraite et après avoir décidé d’arrêter la compétition. (rires) Donc c’est pour te dire que j’ai découvert ça à 22 ans. Et c’est vraiment sidérant et choquant à quel point, en fait, même à mon niveau, j’ai été dans les cadres vaudois, donc c’est les cadres des meilleurs disons du canton où j’habite en Suisse. Ensuite, j’ai aussi fait partie de Swiss Tennis, donc les cadres nationaux, quand j’avais 12-13 ans. Ensuite, je suis partie aux États-Unis dans une académie de tennis où il y avait quand même beaucoup d’ hyper bons joueurs professionnels qui sont maintenant dans les top 10, etc. Et on ne nous a jamais parlé de respiration ! On faisait des bains froids pour réduire l’inflammation plus en mode récupération après la performance, après les entraînements, après les matchs, etc. Mais rien que ça, c’est 20%, 20%, 30% des vrais bienfaits de l’exposition au froid. Et tout ça, on ne nous a jamais parlé de ça vraiment. Donc c’est vraiment… c’est choquant. Et même là je viens juste, enfin j’ai fait, là où j’ai fait cette séance de respiration et de bain froid samedi dernier, c’était un tournoi professionnel de tennis féminin qui était là, juste à Montreux, pas trop loin de chez moi. Et même là, enfin ils avaient accès à une bassine, ouais ils ont eu accès à une bassine froide et tout mais quand j’ai vu les joueuses, l’état dans lequel elles sont, quand elles rentrent dans le bain, elles sont tellement crispées dans la résistance, elles détestent ça. Et elles n’arrivent même pas à rester 30 secondes. C’est hyper choquant, vraiment. Et je vois une très belle opportunité de l’apporter aussi aux sportifs, aux jeunes athlètes, mais aussi dans le monde professionnel, dans n’importe quel sport. Mais je pense que pour moi, le plus logique et le plus naturel, c’est vraiment de commencer par le tennis. Mais il y a des bienfaits au niveau de l’endurance, la performance et aussi du mental qui est énorme, de s’habituer à faire cette technique de respiration tous les matins, tout en sachant que chaque personne est différente. Donc souvent les deux effets les plus communs après la respiration, soit tu te sens hyper calme et lucide, ce qui est top si t’es quelqu’un qui a tendance à avoir beaucoup d’anxiété avant un match par exemple ou quand il y a quelque chose de très stressant ou important qui va arriver dans la journée. Soit l’autre effet de la respiration qui est très commun c’est que ça te donne un boost d’énergie, un boost d’adrénaline vraiment de malade. Avec la respiration, ils ont calculé que tu peux avoir un boost d’adrénaline plus grand que si tu allais faire du saut à l’élastique pour la première fois. Donc c’est vraiment,…c’est ce que j’ai ressenti moi justement comme je te disais il y a cinq ans quand j’ai découvert la respiration j’étais là genre ouah! Mais sauf que c’était vraiment un mélange des deux où j’étais pleine d’énergie, pire éveillée même si j’avais pas tant dormi que ça mais j’avais aussi ce calme, ce contrôle où j’étais juste éveillée en fait, j’étais juste bien et donc il faut juste aussi justement prendre le temps d’expérimenter avec la respiration avant d’introduire dans sa routine de match ou de performance etc. De voir vraiment comment ton corps réagit pour ensuite pouvoir l’adapter et l’utiliser au meilleur moment que ce soit dans ton entraînement ou dans la compétition. Mais rien que de prendre conscience de comment bien respirer avec son diaphragme, ça c’est hyper important. Moi je me souviens, on m’avait dit les peu de fois qu’on parlait de respiration c’est juste, bah, respire avec ton ventre. Mais on m’a jamais parlé du diaphragme ou il fallait que mes côtes aient vraiment ressenti ma cage thoracique, s’élargir en expansion sur les côtés comme ça, on m’a jamais appris. Mais rien que de savoir ça, ensuite tu peux même mettre ça sans mettre la technique de respiration Wim Hof pendant un match parce que ce serait trop long et trop de choses à faire. Mais rien que de prendre conscience de comment respirer pour reprendre le contrôle et le calme, rien qu’au changement de côté par exemple dans un match de tennis, c’est génial. Mais je pense qu’il y a pas mal d’athlètes qui le savent mais c’est juste pas aussi souligné que ça devrait. Et après, il y a pas mal d’athlètes comme Novak Djokovic qui vient juste hier de gagner l’US Open sur son 24ème Grand Slam. Lui, il pratique la méthode Wim Hof et il connaît les bienfaits de la respiration. Et pour pas mal d’athlètes, justement, ils utilisent ça un peu comme c’est leur secret, c’est leur secret weapon dont on parle pas assez justement. Imagine si tous les athlètes se mettaient à utiliser La respiration comme outil, comme super pouvoir, je pense vraiment, je suis persuadée que le niveau dans tous les sports, il montrait vraiment, “Sky is the limit”.

AnBé – Mieux que le dopage ?

Jenny Quenard – Mais tu sais que, enfin ça je sais pas si tu veux le mettre dans le podcast mais avec des techniques avancées et ça je suis en plein dedans maintenant dans ma formation Wim Hof, en octobre j’ai les examens pour la certification et tout mais là je suis vraiment à fond dans les méthodes avancées de respiration qui sont pas le premier truc qu’on nous dit c’est ça, on vous donne ces techniques c’est pour pratiquer vous-même, pour vous-même comprendre les sensations et apprendre à gérer votre énergie et votre physiologie, ce qui se passe dans votre corps quand vous le faites. Mais ça c’est surtout pas à apprendre aux débutants dans vos ateliers, c’est seulement pour les pratiquants de la méthode qui sont avancés et qui arrivent déjà à gérer leur énergie, gérer leur corps. Mais avec des techniques avancées de respiration, tu peux avoir accès à ta glande pinéale, ce qui peut donner des DMT release donc tu travailles vraiment avec la DMT et Wim il dit tout le temps “get high on your own supply” la respiration c’est un pouvoir vraiment de malade et il faut vraiment apprendre à le gérer progressivement c’est comme le froid. Lui il dit, c’est comme une moto, si t’apprends à conduire une moto, pour la première fois c’est tellement puissant, tu peux vraiment très facilement partir trop loin et c’est la même chose avec les respirations, avec les techniques qui sont plus avancées et tout, tu peux vraiment… Get high! Ouais, c’est le doping naturel.

AnBé – Dans tous les effets que tu me dis, ça me fait penser à L’Ayahuasca en forêt amazonienne, cette drogue qui fait aussi ressortir énormément de choses mais qui te rends bien malade. Je pense que je préfère tenter la respiration.

Jenny Quenard – Il y a de tout pour tout le monde. Mais la respiration c’est un bon début et surtout la beauté c’est vraiment que ta respiration elle t’appartient. C’est ça je trouve la puissance dans cette méthode, c’est que tu travailles avec ta propre nature à toi. Et c’est pour ça après je te disais, pour moi, du moment où j’ai compris que je pense, ma mission de vie, c’est d’aider les gens à se connecter à soi, aux autres, à travers la nature, à travers leur propre nature surtout. J’ai tout de suite compris que la méthode Wim Hof, j’étais déjà sur ce cheminement à moi avec ma propre pratique personnelle. Plus j’ai approfondi, plus je me suis dit, allez go! Et c’est d’ailleurs pendant une respiration en Pologne, une expédition que j’avais fait en Pologne avec Wim Hof où j’ai reçu un message clair et net, c’était pas des grandes visions, c’était juste « if not now, when ». J’avais le temps et l’argent pour investir vraiment à fond dans cette formation. Et je me suis dis, allez, go! Tout d’un coup, je n’avais plus de peur de le faire. Avant, j’avais pas mal de peur autour de la science et tout, parce que je suis pas du tout de ce milieu-là. Moi, j’ai étudié de business, je viens du monde des startups, de l’entrepreneuriat, et c’est beaucoup moins dans la science, etc. Et donc j’avais plein de peurs et de croyances limitantes pendant quelques années avant de me lancer. Et là, tout d’un coup, en fait, la peur s’est complètement dissoute en moi mais… incroyable.

AnBé – Dis-moi, pour toi, qu’est-ce que tu considères comme étant un de tes plus beaux succès ? ça demande de redéfinir le succès, c’est intéressant.

Jenny Quenard – Mon plus grand succès c’est cet engagement que j’ai envers moi-même de vraiment continuer à rester connecté à mon cœur et de me faire confiance dans des moments clés où j’ai dû avoir beaucoup de courage. Par exemple, j’ai fait un burn-out à l’âge de 24 ans, il y a trois ans. Et j’étais vraiment sous l’emprise d’une perverse narcissique. Et j’ai bossé deux ans avec cette personne. Et c’est seulement l’année dernière que j’ai compris qu’elle était comme ça en fait et que j’étais toujours sous son emprise même deux ans après avoir quitté. Mais le courage de dire j’en peux plus, il faut couper le lien maintenant sinon je bossais 80 à 90 heures par semaine pendant deux ans, je dormais quatre heures par nuit. Plusieurs fois par semaine je m’endormais, je me réveillais avec mon ordi dans mon lit. En parlant de stress chronique c’était ça mais vraiment pendant deux ans. Non-stop. J’étais en lutte constante avec moi-même. J’ai l’impression que je ne m’écoutais pas. Je m’écoutais, mais à chaque fois que je disais quelque chose, je demandais de l’aide ou je lui disaient qu’il fallait qu’on change la manière dont on travaillait, tout se retournait sur moi et tout d’un coup, j’avais pas encore l’expérience, je veux dire la sagesse de vraiment imposer mes limites. Et donc j’ai beaucoup appris à travers cette expérience et je pense que ça c’est vraiment un de mes plus grands succès et que j’apprends maintenant vraiment tous les jours et avec la méthode Wim Hof à fond, c’est juste de m’écouter.

AnBé – L’échec qui t’a le plus appris ?

Jenny Quenard – Oh purée! Rien que le mot échec, moi je ne saurais même pas dire si j’ai des échecs dans ma vie puisque j’ai tellement appris à travers le tennis et aussi à travers l’entrepreneuriat. Et je crois qu’aux Etats-Unis aussi la façon de voir les échecs c’est beaucoup plus en mode : c’est juste des apprentissages et il faut des échecs justement pour avoir du succès.

AnBé – J’adore cette vision, je l’ai adoptée justement.

Jenny Quenard – Rien que maintenant je me dis, j’ai envie de dire que je n’ai jamais échoué dans ma vie. Mais sur papier un échec, ce serait si tu regardes par exemple mon CV, un échec pour moi ce serait que en février j’ai été licenciée d’une startup où en fait j’ai bossé deux ans là-bas et tu peux vraiment demander à n’importe quelle personne avec qui je bossais que j’étais genre la star de l’entreprise. Vraiment dès la première-deuxième semaine que j’ai commencé ce travail, tout le monde m’a directement dit mais comment ça se fait que tu travailles tellement bien avec autant d’attention aux détails, tout rapidement avec une telle présence, une énergie etc. J’avais tellement appris après mon burn out, j’avais pris sept mois vraiment pour me remettre en question et remettre ma santé et juste moi-même, mon être, au centre et ma “Number 1 priority” que je n’avais pas fait pendant deux ans. Et donc j’avais beaucoup appris après ce burn out et là j’avais fait deux ans dans cette start up et je savais bien par contre que tout allait bien, j’avais le bon salaire, je pouvais avoir autant de jours de vacances que je voulais et je prenais beaucoup, enfin je les prenais bien, j’avais bien appris qu’il fallait pas que j’attende le burn out pour prendre un ou deux jours de vacances et j’avais vraiment une très belle performance et une belle relation avec tout le monde dans l’entreprise et la du jour au lendemain, enfin moi je me sentais déjà plus alignée avec ce qu’on faisait et je savais que ma mission de vie elle était ailleurs et que je devais justement me lancer dans la méthode Wim Hof et autres et au moment où j’ai décidé de vocalement d’ouvrir ma voie et de dire à personne autour de moi que que j’allais bientôt quitter, quatre jours plus tard j’ai été licenciée. Et moi je le vois en tant que, je sais que j’ai tout le pouvoir en moi pour manifester vraiment tout et n’importe quoi. Je sais que je l’ai manifesté et les premiers mots qui sont sortis de ma bouche quand mon PDG m’a dit, en pleurant, qu’il était trop désolé, qu’il devait me licencier, il y avait des accords entre les co-fondateurs etc. Et les premiers mots que j’ai dit c’était « waouh, je suis juste hyper reconnaissante en fait ». Et bien sûr ça n’a pas toujours été facile mais direct j’ai compris que c’est l’univers qui m’a dit « écoute, t’as tout ce qu’il faut, fais-toi confiance, maintenant vas-y, on te donne le petit coup de pied au cul qu’il te faut pour continuer. Mais c’est clair que sur mon LinkedIn ou quoi que ce soit, enfin, même publiquement, je n’ai jamais encore dit que j’ai été licenciée. Tous mes potes, ma famille le savent et je le raconte ouvertement maintenant aussi. Parce que je sais que c’était la meilleure chose qui puisse m’arriver, mais je dirais que ce serait peut-être ça le plus gros échec qui m’est arrivé.

AnBé – Est-ce qu’il y a une citation qui te vient souvent en tête, que tu aimes ?

Jenny Quenard – ”Small things become big things”. D’ailleurs c’est ce que représente ce jade (elle montre le pendentif qu’elle a autour du cou, un 8 avec une petite boucle et une grande boucle). Ouais. Donc c’est des petites choses deviennent des grandes choses. Donc en fait c’est vraiment, en parlant de la méthode Wim Hof par exemple, les 30 minutes que tu prends chaque matin pour respirer et pour prendre ta douche froide, si tu le fais vraiment tous les jours ou quelques fois par semaine, c’est quelque chose de très petit mais en fait qui devient lunaire au niveau des effets et des bienfaits que ça va te faire non seulement pour toi mais aussi pour tous les gens qui t’entourent. Donc vraiment, ça c’est “Small things become big things”.

AnBé – C’est intéressant ton histoire, qu’est-ce que t’aurais voulu savoir plus tôt ?

Jenny Quenard – Rien parce que j’ai tellement confiance en l’univers que je sais que tout arrive exactement au moment où je suis prête. Au-delà de la méthode Wim Hof et de la respiration d’exposition au froid, quelque chose que j’ai appris l’année dernière, c’est la nécessité et la puissance de la sororité, Sisterhood, et en tant que femme de vraiment m’entourer de belles femmes, vraiment dans ce sacré féminin on va dire, qui sont juste hyper connectées et c’est tellement important pour moi depuis l’année dernière et souvent, en grandissant, là je fais pas mal d’explorations on va dire dans la polarité, d’énergie, féminine, masculine, yin, yang. Et j’ai beaucoup approfondi sur différentes pratiques aussi, différentes formations des cours, etc. Et je remarque à quel point notre société, notre culture, nos systèmes scolaires, professionnels, dans le sport aussi, la performance, tout ça c’est tellement dans le yang, dans le masculin et d’apprendre justement à lâcher prise et de faire confiance à son intuition et de s’entourer par des personnes aussi qui le font, qui sont vraiment bien équilibrées et qui ont retrouvé aussi leur Ying et leur féminin. C’est hyper important pour moi, que ce soit pour moi-même aussi, mais aussi que ça résonne avec l’environnement dans lequel je suis entourée. Donc ça vraiment, et je remarque souvent dans les ateliers, les retraites, etc. que je fais, auxquels je participe. Souvent, je suis la plus jeune et souvent j’ai des femmes qui me disent oh t’as la chance d’avoir de déjà te mettre dans ce travail là moi, j’ai 40 ans moi j’ai 50 ans moi j’ai 60 ans moi j’ai 80 ans et quelle chance, t’as encore dans ta vingtaine, la jeunesse, t’as même pas 30 ans etc et genre d’un côté oui je me sens hyper… je suis vraiment dans la gratitude de pouvoir découvrir tout ça mais d’un autre côté je me dis mais purée. Et si on nous avait instruit ça, comme la respiration et l’exposition froid, tous ces bienfaits. Si on nous avait vraiment apporté ça quand on était jeunes, je sais pas dans quel monde est-ce qu’on vivrait. Et c’est pareil quand on parle de l’environnement et de prendre soin de la planète, je trouve qu’il y a ce côté maternel qui est tellement important juste de vouloir cette bienveillance, de prendre soin les uns des autres, et vraiment de s’écouter, de se respecter. Et parfois, d’aller plus rapidement et plus vite, ce n’est pas toujours bien non plus d’être tout le temps dans la performance. Il faut vraiment trouver cet équilibre. Et je crois que la nature nous enseigne tellement par rapport à ça.

AnBé – Si on veut te suivre sur les réseaux sociaux, où est-ce qu’on peut te retrouver ?

Jenny Quenard – Alors c’est surtout Instagram là, ce jour-ci, c’est juste Jenny Quenard, J-E-N-N-Y et Quenard, Q-U-E-N-A-R-D. Je bosse sur mon site et à newsletter etc. Mais pour l’instant Instagram c’est la meilleure façon de me connecter avec moi.

AnBé – Super, merci beaucoup Jenny pour ta présence lumineuse, ton beau sourire.

Jenny Quenard – Merci à toi AnBé, c’était un plaisir de partager. Merci pour ta curiosité, cette invitation surtout. Et ouais, c’était chouette.