Portrait de Laurent Ballesta

© Caroline Ballesta

Laurent Ballesta est photographe, plongeur et biologiste naturaliste français. Dans le milieu, avec 3 titres de Wildlife Photographer of the Year, on ne le présente plus.

Entre ses expéditions sous les glaces de l’Antarctique et ses longs séjours confiné dans un caisson de 5 m² pour explorer les fonds à 100+ m de profondeur sans les limites des énormes décompression de mise pour ces plongées, ses expéditions très techniques ramènent à la surface des images exceptionnelles.

Le fameux coelacanthe

Voici ce à quoi ressemble le surprenant coelacanthe (Gombessa) © Laurent Ballesta

En 2019 il est ainsi resté 28 jours en grande profondeur+caisson à 13 bars de pression, en mer Méditerranée, ramenant des images surprenantes de ces fonds que l’on pensait pourtant mieux connaître. Le parallèle a souvent été fait entre son expédition et celle de l’astronaute Thomas Pesquet, deux aventures hors du commun entre confinement et espaces à perte de vue, dans le mystère de milieux “extra-terrestres”.

De ses plongées, Laurent Ballesta et son équipe rapportent une moisson de photos aussi artistiques qu’instructives, science et art faisant excellent ménage à travers son objectif.

Gombessa 5 expédition
Gombessa 5 - intérieur du module de survie
vision de loin de l'ascenseur - mission Gombessa 5 (Méditerrannée)

© Laurent Ballesta

requins, photo de Laurent Ballesta

© Laurent Ballesta

« Finalement moi ce qui m’intéresse sous l’eau c’est plutôt d’aller dans les grandes profondeurs où la vie est parfois un peu plus rare mais aussi tellement plus mystérieuse et originale.

En images cela se traduit par l’idée d’en montrer très peu, de suggérer, de laisser une grand part de mystère.

Ce qui m’intéresse quand on regarde une photo ce n’est pas qu’on fasse “waouh” – c’est qu’on dise: mon Dieu mais qu’est-ce que c’est? Mais qu’est-ce que c’est que ça? Parce que je suis convaincu depuis longtemps qu’il y a une sorte d’abus de langage en général quand on parle de la beauté des choses.

On voit passer un vol d’oies dans le ciel en formation qui forme un V parfait, et on dit: oh que c’est beau. Ce n’est jamais qu’un V… c’est tellement basique comme forme je ne vois pas ce qu’il y a de beau. Ce n’est pas beau, c’est mystérieux: mais comment cela se fait qu’ils se mettent comme ça?

De la même manière quand vous voyez une aurore boréale dans les hautes latitudes, si vous la voyez pour de vrai, franchement… c’est blanc-blancasse, cela fait des des sortes de draperies un peu immobiles – ce n’est pas subjuguant de beauté. Par contre c’est sidérant mystère. Et pareil, par abus de langage on dit “mon Dieu que c’est beau.” Non, c’est mystérieux.

Et je crois que sous l’eau c’est la même chose. On nous parle toujours de la beauté des fonds marins: c’est attirant parce que c’est beau. Mais non…. c’est une erreur! C’est attirant parce que c’est mystérieux. Parce que, qu’on en ait conscience ou pas, il y a quelque chose en nous qui comprend qu’on ne sait rien de cet univers.

Depuis pas mal d’année j’ai cette conscience forte de cette différence entre le mystère et la beauté, et que ce qu’il y a de plus attirant dans le monde sous-marin, ce n’est pas les beautés qu’ils offrent, mais les mystères qu’ils renferment. Et cela, j’essaie qu’on le comprenne dans les photos. »

Laurent Ballesta, Storylific épisode 42

 Hosts |Anne B, Valentine et Amandine

Où trouver l’invité

Instagram: laurentballesta

Facebook: Laurent Ballesta

YouTube: https://www.youtube.com/@gombessaexpeditions691

Sites web:

Pour aller plus loin:

Vidéos:

Livres:

Illustrations sonores

Musique:

IsWatR by Cali (Pixabay Licence)

Space Ambient Sci-Fi by Aleksey Chistilin  from Pixabay (Free for personal or commercial use)

Sons: ScubaDiving_01.wav by HDVideoGuy (CC3.0)

 

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